L'AFRICAINE, Banque d'Etudes et d'Entreprises Coloniales S.A.

Constitution

Cette Société fut constituée le 13 août 1898 avec un capital de 3 millions, divisé en 30.000 actions de capital de 100 francs ; en plus, il fut créé 30.000 actions de dividende attribuées aux comparants en fonction de leurs conventions. Le siège social fut établi à Bruxelles.

Les 30.000 actions de capital furent souscrites par 118 comparants

Les actions furent libérées de 10% à la souscription ; le montant de 300.000 fut mis à la disposition de la nouvelle Société.

Objet

Etude et la mise en valeur d’entreprises coloniales, quelle qu’en fut la nature; qu’elles eurent pour but le commerce, l’industrie, l’exploitation des richesses du sol ou du sous-sol, les travaux publics, les voies de communication ou les transports par terre et par eau ;

Acquérir ou exploiter tous brevets et les vendre ;

Réaliser son objet soit en exploitant directement ces entreprises et en créant des établissements pour leur exploitation, soit en constituant à cet effet des syndicats ou des sociétés, soit en rétrocédant ou affermant les entreprises qu’elle eut acquises, soit en les apportant à des sociétés constituées ou à constituer, soit en intervenant dans l’organisation et le développement de celles-ci ;

Pouvoir se charger de l’émission et du placement de titres émis par les sociétés constituées ou autres, ainsi que le service financier ;

Pourvoir acheter, vendre et escompter toutes valeurs d’Etat, de sociétés, associations ou d’entreprises publiques ou privées et faire de ces valeurs ou avec ceux qui les avaient émis ou escomptés toutes opérations de banque, de crédit ou de trésorerie ;

Etendre ses opérations à tous pays ;

Faire toutes ces opérations soit en son nom, soit au nom de tiers et pour son compte, pour compte de tiers ou en participation avec eux ;

Fusionner avec d’autres sociétés (12-(31/08/1898)-3452).

Modification du capital, évènement(s), participation(s), dividende(s), cotation

L’activité de la Société vint de son portefeuille composé de diverses jeunes sociétés en grande partie coloniale pour une valeur approximative de 3.700.000 francs belges.

Le premier exercice de 1899 permit la distribution d’un dividende de 15 et 10 francs pour respectivement les actions de capital et de dividende. Les cours au 31 décembre étaient de 220 francs pour les actions de capital et 145 francs pour les actions de dividende (21-(1900 T1) -54/55).

Rapport de janvier 1901. — La situation du marché financier empêcha toute opération sur les valeurs du portefeuille et la plupart des sociétés filiales étant trop jeunes pour donner des profits directs, le bénéfice de l’année fut fortement réduit. En 1899-1900, la Banque a créé : la Cie d’Inhambane, la Cie commerciale et coloniale de la Kadeï Sangha, la Cie générale Franco- Malgache, la Cie de la Mobaye, la Cie « l’Abuna », le Comptoir commercial du Benguella (21-(1908 T1) -536/537).

Rapport de janvier 1902. — La crise pesa sur les résultats de l’activité sociale. En outre, le développement d’affaires en pays lointains exigea une immobilisation de capitaux souvent prolongée. L’administration s’efforça d’amener ses entreprises à la période productive.

Les affaires en vue desquelles une augmentation du capital eut été prévue en 1902 comprenaient principalement la construction du chemin de fer de Bahia Negra à Santa Cruz, Sucre et Potosi, port et canal, concédés à la Société, par décret du 13 décembre 1901 du gouvernement bolivien, affaire abandonnée (1906) (21-(1908 T1) -536/537).

Rapport de 1903. — Les affaires des filiales furent encore en période d’organisation.

Rapport de janvier 1904. — La Société s’intéressa pour 1/5 dans le Syndicat minier de Shiloango (Mayumbe), constitué à son initiative par l’Etat du Congo, intéressé pour 3/5 et un groupe américain (1/5), et qui eut pour but des recherches minières entre la Lukula, le Congo jusque Manyanga et la frontière nord.

Ce bon permit de recevoir un dixième d'action de dividende de la Société La Brésilienne. Il fut délivré une action de dividende entière (coupon 1 attaché) pour 10 bons provisoires

On aurait découvert d’immenses gisements de pyrites aurifères, des sables et des filons quartzeux, donnant de 36 à 240 grammes à la tonne (21-(1908 T1) -536/537).

Rapport janvier 1905. — La perte sur opérations de 1903-04 fut de 17.231,54 francs, mais elle monta en total à 2.695.752,09 francs par amortissement de 722.584,80 francs sur portefeuille. La mise en liquidation eut été écartée. L’administration fut d’avis que la Société possédait des éléments qui pourraient donner à ses actions des cours supérieurs aux cours (21-(1908 T1) -536/537).

1906 - L’entreprise de Bolivie fut obtenue par un Syndicat argentin. La Société espéra obtenir par préférence une autre concession en compensation des sacrifices qu’elle eut faits. Il paraissait toutefois que les dépenses faites à ce sujet ne dépassaient pas 100.000 francs. Du chef de sa créance, l'actif de L’Africaine appartenait au Trust Colonial.

Projet de remaniement du capital

Le 30 août 1906, le capital devait être réduit, à titre éventuel, à 1.500.000 francs divisé comme suit :

5.000 actions de priorité de 100 francs ;

10.000 actions privilégiées de 100 francs ;

5.000 actions de jouissance sans valeur nominale ;

30.000 actions de capital sans valeur nominale, étant les 30.000 actions de 100 francs. primitives;

30.000 actions de dividende sans valeur nominale, étant les 30.000 actions de dividende primitives.

Un groupe financier souscrirait au pair les 5.000 priorités et recevrait les 5.000 actions de jouissance nouvelles. Le Trust Colonial faisait abandon, contre les 10.000 privilégiées nouvelles, de tous ses droits de créance à charge de L’Africaine, à l’exclusion des droits éventuels à résulter de payements qu’il pourrait être amené à faire au titre de garant de L’Africaine; étant en outre entendu qu’il conserve la propriété des gages qu’il a pu constituer chez des tiers au profit de L’Africaine.

— Les 5.000 actions de priorité devront être souscrites pour fin novembre 1906, faute de quoi la combinaison entière sera annulée et elle le fut en effet (21-(1908 T1) -536/537).

1907 – En janvier, L’Africaine envisageait simplement la transformation des 30.000 actions en titres sans valeur nominale (21-(1908 T1) -536/537).

L’Africaine devait au Trust Colonial 5.290.000 francs. Elle lui remit, pour solde, son portefeuille titres et participations, estimé à 3.374.000 francs., elle conserva ses actions Trust Colonial (21-(1908 T1) -536/537).

Dividende(s), cotation

Dissolution et mise en liquidation

L'Africaine incapable d’acquitter ses dettes, céda tout son avoir au Trust Colonial son seul créancier. L'Africaine fut dissoute le 28 septembre 1908 et se trouva ainsi liquidée de fait (21-(1909 T1) -33).