COMINDUS
NOUVELLE SOCIETE DES ANCIENS ETABLISSEMENTS O. BUREAU, L. BEISSEL ET A. DE GEYTER REUNIS
POUR LE COMMERCE ET L'INDUSTRIE AU CONGO BELGE S.C.R.L.
Constitution
« Comindus », Nouvelle Société des Anciens Etablissements O. Bureau, L. Beissel et A. De Geyter, réunis pour le Commerce et l’Industrie au Congo Belge S.C.R.L. fut constituée le 4 octobre 1927.
Le siège social fut établi à Léopoldville, le siège administratif à Bruxelles.
Le capital fixé à 12 millions de francs fut représenté par 24.000 parts sociales sans désignation de valeur. Il fut créé en outre 2.400 parts de fondateur sans désignation de valeur. Ces parts pouvaient être divisées chacune, aux frais des porteurs, en dix coupures d’un dixième.
Sur les 24.000 parts sociales ,9.999 parts furent distribuées aux apporteurs et les 14.001 parts restantes furent souscrites aux prix de 500 francs par :
Olivier Bureau, 5.014 parts ; M. Auguste De Cuyper, 8.000 parts ; M. Camille Ruelle, 45 parts ; La société coopérative Exportef, 900 parts ; M. Achille Marchal,15 parts ; M. Julien Bureau, 15 parts ;M. Jacques De Cuyper, 12 parts (30-(1927)-1004 à 1016).
Apport(s)
MM. Olivier Bureau, Lucien Beissel et Aimé De Geyter déclarèrent faire apport chacun individuellement et séparément à la société présentement constituée, des droits (étant un tiers pour chacun) leur appartenant en qualité de sociétaires dans la société congolaise à responsabilité limitée existant depuis le 10 décembre 1925, sous la dénomination « Comindus », société des anciens établissements O. Bureau, L. Beissel et A. De Geyter réunis pour le commerce et l’industrie au Congo Belge.
Ils déclarèrent en outre, que l’avoir de la société prémentionnée, comprend entre autres, des immeubles et terrains situés à Léopoldville et options d’achat sur des terrains situés également à Leopoldville.
En rémunération de leurs apports et des démarches, travaux, études et diligences faits par eux pour arriver à la constitution de la société actuelle, il fut attribué à chacun des apporteurs, à savoir :
MM. Olivier Bureau, Lucien Beissel Aimé De Geyter 3.333 parts sociales entièrement libérées plus 800 parts de fondateur ; soit un total de 9.999 parts sociales et 2.400 parts de fondateur (30-(1927)-1004 à 1016).
Premier conseil d’administration
Le premier conseil d’administration se composa de six membres :
MM. Olivier Bureau, Aimé De Geyter, Lucien Beissel, Jules Denaeyer, Auguste De Cuyper, Achille Marchal.
Et trois commissaires.'
MM. Camille Ruelle, André De Backer, Toussaint Mertens-Van Gossum (30-(1927)-1004 à 1016).
Objet
Objet principal le commerce en général, l’importation et l’exportation de produits et de marchandises au Congo Belge et accessoirement l’agence et la représentation de firmes, la vente de marchandises en consignation, la participation à toutes affaires commerciales et industrielles, la création de bureaux et comptoirs au Congo Belge et l’entreprise de tous travaux publics et techniques, à l’exclusion de toute entreprise de spéciation.
Poursuivre l’étude et la prospection de concessions en Afrique et particulièrement au Congo Belge, l’obtention, l’acquisition et l’exploitation de toutes concessions du sol et du sous sol, mines, carrières, etc., la mise en valeur des concessions par des plantations et constructions, la transformation et la fabrication de tous articles nécessaires au commerce et à l’industrie, en résumé toutes opérations immobilières, financières, industrielles et agricoles de nature à favoriser son objet social.
S’intéresser par voie de cession, apport, fusions, commandite, souscription de parts ou de toute autre manière avec tous particuliers, entreprises, sociétés ou associations, ayant un but similaire au sien ou susceptible de favoriser son activité.
Tant en Afrique qu’à l’étranger, concéder à des entreprises, la conclusion et l’exécution de ses opérations d’achat, de vente ou d’échange de produits manufacturés ou de matières premières qu’il s’agisse de commerce extérieur ou de commerce intérieur (30-(1927)-1004 à 1016).
Modification du capital, évènement(s), participation(s), dividende(s), cotation
Notice. — Comindus fut installée à Léopoldville. A Léo, elle posséda un terrain de 3.500 mètres carrés environ avec trois magasins l’un couvrant, avec les dépendances, 1.100 mètres carrés, les deux autres chacun 100 mètres. En outre, différents terrains où furent érigées des habitations.
Les services d’achat en Europe furent confiés à une Société coopérative Exportef, constituée en vue de faire d’importants achats en commun pour différentes Sociétés, contrôlée par Comindus.
Comindus eut toutefois divers monopoles de représentation : Etablissements Van der Borght, la firme Dekeyn, Peugeot et Cie (outillage), etc. Elle posséda des participations dans la Société Usines De Keyn, la Caéfa (Africaine d’Exploitation Forestière et Agricole), qu’elle contrôlait, la Société française Comindus, à Brazzaville (Anciens Etablissements Amouroux), qu’elle contrôlait également, la Comindus-Katanga (Comkat), créée pour reprendre et développer l’affaire d’Elisabethville.
La Comindus se spécialisa dans divers départements : a) huiles et graisses industrielles ; b) drogueries, couleurs, vernis et tous articles pour la peinture ;c) matériel et outillage général ; d) matériaux et quincailleries de construction; e) quincaillerie générale; f) ameublements et installations complètes de maison (21-(1928 T3)-1135 à 1137).
L’année 1926, au Congo, fut caractérisée par la hausse continuelle des prix de vente, due à la dépréciation du franc. La stabilisation amena un revirement complet dans ces tendances. Les frais généraux s’élevaient considérablement car la situation des membres de plus en plus nombreux du personnel devait être mise en rapport avec la cherté croissante de la vie.
L’augmentation des ventes, malgré toutes les circonstances adverses permit de surmonter période difficile et de réaliser, pour l’exercice 1927, un bénéfice brut de 3.719.904 francs contre 3.313.110 francs en 1926. Au surplus, ces résultats furent obtenus avec l’ancien capital de 3 millions de francs, les apports de capitaux frais n’ayant été mis à sa disposition de la Société qu’à la fin de l’exercice. Les résultats du premier semestre de 1928 sont en sérieuse progression (21-(1928 T3)-1135 à 1137).
L’AGE du 25 septembre 1928 porta le capital à 20-millions de francs par création de 16.000 parts sociales nouvelles sans désignation de valeur, dont 4.000 (n° 24001 à 28000) jouissance 1er janvier 1928 et 12.000 (n° 28001 à 40.000) jouissance 1er janvier 1929.
Les 4.000 titres nouveaux, jouissance au 1er janvier 1928, furent attribués à la Société en commandite simple Magena (Magasins Généraux Africains, A. De Geyter et Co), ayant son siège social à Léopoldville, contre l’apport fait par cette dernière de tout son actif et son passif, rétroactivement au 31 décembre 1927.
Les 12.000 parts sociales nouvelles restantes, jouissance 1er janvier 1929, furent souscrites par la Société coopérative Exportef au prix de 550 francs par part, à charge pour elle de les offrir en souscription publique, entièrement libérées, aux propriétaires des parts sociales anciennes, au prix de 625 francs, pendant dix jours francs avant le 31 décembre 1928, à titre irréductible à raison de 2 parts sociales nouvelles par 3 anciennes, et à titre réductible également pour le solde disponible (21-(1928 T3)-1135 à 1137).
18.000 parts sociales nos 6001 à 24000 furent cotées à la Bourse de Bruxelles le 20 février 1928 (21-(1928 T3)-1135 à 1137).
L’année 1928 verra se développer au Congo la crise commerciale qui avait commencé à se manifester en 1927. Les spécialités, ses monopoles d’exclusivités, la compétence qui doit nécessairement présider à l'achat d'articles tels que ceux vendus par la Société devait mettre cette dernière dans une situation privilégiée, quoique la mise au ralenti de beaucoup d'exploitations industrielles ait diminué. Elle espéra grâce aux mesures prises, pouvoir traverser cette période difficile sans devoir recourir à une nouvelle augmentation du capital (21-(1929 T3)-1285).
L’AGE du 8 février 1930 approuva le projet de contrat à passer avec la Société en nom collectif 0. Bureau et L. Beissel pour céder à celle-ci, pour une durée maximum de six années et sous des modalités à déterminer, son service commercial tant en Belgique qu’en Afrique et spécialement au Congo belge.
La Société paya un large tribut à la crise commerciale qui débuta au Congo il y a trois ans et qui n’a fait qu’amplifier depuis. Elle dut supporter des charges financières très lourdes pour aider ses filiales; celles-ci n’étant, pas à même de la rembourser, ces charges provoquèrent des difficultés de trésorerie. Cependant la Société posséda des terrains et immeubles qui, dans les conditions où ils sont construits et aux endroits où ils sont situés, sont appelés à acquérir dans un avenir prochain une grande plus-value.
La Société n’abandonna pas son activité commerciale pour l’avenir, mais elle la confia momentanément à la Société 0. Bureau et L. Beissel, qui existait à Bruxelles depuis le 6 septembre 1922 ; celle-ci l’exploitera à ses risques et périls. Les stocks (il y en a pour quelque 7 à 8 millions) seront donnés en consignation à ladite Société 0. Bureau et L. Beissel, qui pourra ainsi les liquider dans les conditions les plus avantageuses pour la Société, sans que celle-ci soit obligée de contracter de nouveaux engagements.
L’apurement du passif de la Société amènera la réduction graduelle de ses charges. De plus, la suppression de son service commercial lui permettra de réduire ses frais généraux au strict minimum ; les frais d’Europe, peu importants, et les frais d’entretien de ses immeubles restant seuls indispensables. L’encaissement des loyers permettra d’envisager la distribution d’un dividende. Enfin, dès que le développement de la Colonie et l’achèvement des nouveaux chemins de fer auront ramené la prospérité inéluctable de toutes les entreprises congolaises (tant commerciales qu’agricoles), la Société retrouvera son département commercial dans un état prospère, avec un personnel formé sur place et capable d’assurer son activité, dans l’avenir, suivant les méthodes qui avaient assuré son succès dans le passé (21-(1935 T1)-189).
Le 21 février 1931, le capital fut porté à 23 millions de francs par création de 7.000 parts sociales nouvelles remises, en rémunération des apports faits, pour absorption de la Société Comindus-Katanga.
Comme la Comindus-Katanga possédait en portefeuille 800 parts sociales Comindus et que cette dernière possédait en portefeuille 8.000 parts sociales privilégiées, 11.770 parts sociales ordinaires et 795 parts de fondateur Comindus-Katanga, la fusion des deux Sociétés eu pour effet immédiat l’amortissement de 3.572 parts sociales Comindus par voie d’incorporation au capital (21-(1935 T1)-189).
(21-(1937 T1)-537)
Faillite
La Société fut déclarée en faillite le 20 mai 1932, sur sa requête déposée en vue de prévenir l’action individuelle de certains créanciers. La Société obtenu un concordat qui entra en vigueur au 1er janvier 1933.
Les difficultés eurent leur cause dans des engagements élevés pris en période de prospérité et surtout au déclin profond et prolongé dont souffrit toute l’activité économique au Congo belge.
Les filiales, la Société Traidiscom et la Société Caéfa, furent, toutes deux, déclarées en faillite, la seconde depuis la clôture de l’exercice.
La Comindus française à Brazzaville fut plus lente à ressentir les effets de la crise. Elle connut à cette époque des difficultés sérieuses, mais qui semblaient ne pas devoir la mettre en péril. Les mesures voulues furent prises pour faire face à la situation et dut procéder à un remaniement fondamental.
La Société Comindus fut maintenue en existence principalement dans l’intérêt des créanciers, pour lesquels l’abandon du concordat et le retour à la faillite seraient désavantageux (21(1935 T1)-190) (21(1936 T1)-630).
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