• Update: 02-11-2020 17:48

EXPLOITATIONS AGRICOLES ET INDUSTRIELLES DE LA BIARO S.C.A.R.L.

 

 

Remerciements à Mr Pierre Van Bost " L'héritage des Banoko" pour les photos publiées dans cet article.

Constitution

La Société Exploitations Agricoles et Industrielles de la Biaro fut constituée à Bruxelles le 1 décembre 1925 avec un capital de 5 millions de francs représenté par 10.000 actions de 500 francs. Le siège social fut établi à Biaro (district de Stanleyville), le siège administratif à Bruxelles.

Sur les 10.000 actions, 1.000 actions entièrement libérées furent attribuées à l’apporteur cité ci-après, les 9.000 actions restantes furent souscrites par :

La Compagnie du Congo pour le Commerce et l’Industrie, 3.900 actions ; la Mutuelle Mobilière et Immobilière, 2.000 actions ; la Société Forestière et Commerciale du Congo Belge, la Caisse Centrale de Crédit du Boerenbond et la Société de Colonisation Agricole au Mayumbe, chacune 1.000 actions ; le Baron Emile Tibbaut, 100 actions.

Ces 9.000 actions furent libérées de 80%, soit 3,6 millions mis à la disposition de la Société.

Apport(s)

M. Mertens fit apport des terrains qu’il possédait en pleine propriété à Biaro (district de Stanleyville), des demandes et promesses de concession de terres situées à Assengwe et Katende (district de Stanleyville), la superficie totale de ces trois domaines s’élevant de 1.500 hectares environ ; des plantations, cultures et pépinières existant sur les dits terrains, des habitations, de l’usine pour le traitement du café et d’une scierie avec force motrice, des magasins, marchandises, produits et de tout ce qui était sa propriété dans les territoires susdits.

Ces apports furent faits aux clauses et conditions suivantes :

  1. La Société eut la pleine propriété des immeubles compris dans les apports qui précèdent à dater du 1ier décembre 1925 : elle en eut la jouissance à partir du 1ier janvier 1926 ;
  2. Les immeubles furent apportés quittes et libres de toutes charges privilégiées ou hypothécaires quelconques ;
  3. La Société fut subrogée dans tous les droits et obligations de l’apporteur concernant la mise en valeur des biens apportés.

Ces apports furent effectués, en outre, aux conditions des arrangements conclus entre M. Egide-Joseph-Hubert Mertens et les autres fondateurs de la Société.

En rémunération de ces apports, il fut attribué à M. Mertens, en plus des profits et avantages prévus par les dits actes, 1.000 actions de 500 francs entièrement libérées.

Premier conseil d’administration

Pour la 1ière fois, le nombre des administrateurs fut fixé à 9 membres :

MM. Charlemagne Boulard, Alphonse Cayen, Emmanuel Janssen, le baron Henri Lambert, Maurice Lippens, Egide-Joseph-Hubert Mertens, Pierre Miny, Marcel Serruys, le baron Emile Tibbaut.

Objet

  1. L’exploitation agricole et industrielle d’un domaine situé dans le district de Stanleyville, au Congo belge, ainsi que toutes autres propriétés à acquérir par la suite dans le Congo ; la création de cultures vivrières et de cultures de rapport ; l’élevage de gros et petit bétail ;
  2. L’étude, la construction, l’exploitation de toutes voies de communications terrestres, fluviales ou maritimes ; l’organisation de tous moyens et entreprises de transport de nature à lui faciliter ses approvisionnements et l’écoulement de ses produits ; toutes opérations relatives à la production et à l’utilisation de la force mécanique ou électrique dont elle pourrait disposer (12-(28-29/11/1928)-15474).

Modification(s) du capital, évènement(s), participation(s), dividende(s), cotation

Période avant la 2ième guerre mondiale

biaro 733

Au cours de l’année 1926, la société récolta, dans la région de Biaro, environ 700.000 kg de baies de caféiers qui après traitement donnèrent environ 170.000 kg de café vert. Parallèlement à la production, la Société poursuivit son extension du domaine de Biaro sans oublier les concessions de Katende et Assengwe, des nouvelles plantations (Oluko, Maïko et Genegene) furent acquises. Le café Biaro était apprécié sur le marché d’Anvers (21-(1929 T1)-664 et 65).

Le 5 mars 1928, le capital fut porté à 12.500.000 francs par la création de 15.000 actions de 500 francs, qui eurent droit à la moitié du dividende de l’exercice de 1928. Ces actions furent souscrites au pair par la Banque d’Outremer, qui offrit 14.000 actions en souscription, au même prix, aux actionnaires anciens, à titre irréductible à raison de 7 actions nouvelles pour 5 actions anciennes (21-(1929-T1)-664/65).

Le 8 juillet 1937, la société décida de réduire le capital de 2.500.000 francs pour le ramener à 10 millions par remboursement de 100 francs par actions, ce remboursement fut effectué le 1ier octobre 1937 (21-(1941 T3)-689).

Fin de l’année 1938, les plantations de caféiers couvraient une superficie de 1.892 hectares, cependant, en 1939, certains champs de caféiers venus à épuisement firent que la production tomba à 887 tonnes en 1939 contre 1.401 en 1938.

A la suite du décret de 1938 sur l’interdiction de faire établir de nouvelles plantations de caféiers, le Conseil prit certaines mesures en vue de créer d’autres ressources, et c’est ainsi que, fin 1939, la Société planta dans les champs de caféiers 164 hectares de palmiers et 132 hectares d’hévéas greffés (21 (1941 T3)-689 et 90).

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Durant cette période, la société fit, un bénéfice total brut de plus de 25 millions de francs ce qui permit de distribuer en moyenne pour les exercices 1926 à 1939 un dividende de 23,90 francs pour chaque action de 500 francs.

L’action sera cotée à la bourse de Bruxelles en 1937, le cours de l’action s’établirent au 31 décembre 1937, 38 et 39 à respectivement 752.50, 577,50 et 440 francs (21-(1941 T3)-690).

Période de guerre

Fin 1944 la superficie totale en culture (caféiers, hévéas, palmiers et plantations mixtes de ces essences) couvrait 2.056 hectares. Les productions atteignirent (en café vert) : 1940, 1.275 tonnes ; 1941, 1.271 tonnes ; 1942, 1.357 tonnes ; 1943, 1.279 tonnes ; 1944, 1.468 tonnes. Les produits furent vendus au Soudan, en Afrique du Sud et aux Etats-Unis en 1940 et 1941 ; ensuite, le café fut vendu à l’Office de vente de Léopoldville (21-(1946/47 T7)-2957).

Les bénéfices pour cette période permirent de mettre en paiement des dividendes pour une somme globale de 120 francs pour chaque action (21-(1946/47 T7)-2958).

Période d'après guerre
Période d'après guerre
Dans le courant de l’année 1946, la société acheta à M. Deraes, colon établi à Songa (Kewe), une concession de 500 hectares en pleine propriété, plantée de 104 hectares de caféiers et 101 hectares d’hévéas.
Le 11 juillet 1946, la société décida de réduire le capital de 10 millions à 7,5 millions de francs par remboursement de 100 francs par action (21-(1946/47 T7)-2957).
A fin 1946, la situation des plantations était de 1.457 hectares de caféiers monoculture, 404 hectares de caféiers/hévéas mixte, 416 hectares de hévéas monoculture, 130 hectares de caféiers/ palmiers mixtes et 23 hectares de palmiers purs pour un total de 2.430 hectares.

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Cette même année, la société créa plusieurs hectares de nouvelles plantations de caféiers en vue de remplacer un nombre correspondant d’anciennes plantations venues à l’épuisement (21-(1946/47 T7)-2958).

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A la suite des effets néfastes de l’interdiction de faire établir de nouvelles plantations de caféiers de 1938 à 1944, la superficie des plantations de caféiers monoculture en rapport fin 1947 ne couvrait plus que 1290 hectares d’où une diminution de près de 40% par rapport à 1938. Ces hectares de différence furent utilisés en partie pour des cultures d’hévéas et de palmiers. La production de café pour l’exercice 1947 fut décevante, elle atteignit que 684 tonnes contre 1136 tonnes pour l’exercice précédent. Pour les autres cultures, la production de caoutchouc fut de 16.682 kg, celle de l’huile de palme fut de 36.171 litres (21-(1949 T6)-2388).

 
En 1950, la superficie totale des plantations fut de 3.211,5 hectares. La production de café était de 911.410 kg, le caoutchouc atteignait 34.671 kg (21-(1951 T3)-2450).

En 1951, la société procéda à l’échange, titre pour titre, de ses anciennes actions de capital de 300 francs contre de nouvelles actions coupons 23 et suivants attachés (21-(1951 T3)-2449).

Le 14 septembre 1954, l’AGE décida de supprimer la mention de la valeur nominale des actions et d’exprimer le capital en francs congolais. Cette même assemblée décida d’augmenter le capital de 17,5 millions de francs pour le porter à 25 millions de francs congolais par incorporation de réserves. En représentation de cette augmentation, il fut créé 25.000 actions nouvelles jouissance 1 janvier 1954 qui furent attribuées titre pour titre aux porteurs des actions anciennes (21-(1955 T3)-2445).

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90119251201000001

En 1960, la baisse de plus de 30% des cours du café et l’augmentation des frais d’exploitation due principalement à la forte hausse des charges salariales de la main-d’œuvre congolaise la Société fut contrainte à réduire les surfaces exploitées de caféiers, elle ne conserva plus que 750 hectares en rapport et la production était de 886 tonnes, la surface exploitée d’hévéas était de 1.000 hectares et sa production produisit 625 tonnes contre 761 tonnes en 1959. La diminution de production fut imputable aux troubles survenus en juillet-août 1960. Fin 1960, la société avait encore comme effectif quatre européens en service et 900 travailleurs congolais de toutes catégories (21-(1961 T4)-3555).

Le 30 juin 1960, par l’effet de la loi du 17 juin 1960, la société fut régie par les lois belges sur les sociétés commerciales, le capital fut exprimé en francs belges (21-(1961 T4)-3553).

En sa séance du 20 juin 1960, le C.A. décida, dans le cadre de la loi du 17 juin 1960, de faire apport à une ou plusieurs société de droits congolais existantes ou à créer, des branches d’activités de la société sur le territoires du Congo, et des avoirs nécessaires à l’exercice de ces activités, en ce compris les concessions, permis et droits de toute nature dont elle est titulaire au Congo.

En exécution de cette décision, la S.A.R.L. Exploitations Agricoles et Industrielles du Biaro en abrégé « La Biaro » fut constitué le 27 décembre 1961 avec un capital de 100 millions de francs congolais représenté par 100.006 parts sociales sdv.

La société belge suite aux apports s’est vu attribuer 100.000 parts sociales de la nouvelle Entreprise (21-(1963 t3)-2820).
 
Durant la période d'après guerre, la société fit de remarquables résultats, ce qui permit de distribuer chaque année un dividende jusqu’en 1958 :

 

Exercices

1945

1946

1947

1948

1949

1950

1951

1952

1953

1954

1955

Div. nets BEF
*Après attribution 

24

22,75

0

36

83

166

249

249

280

150*

150

Exercices

1956

1957

1958

1959

1960

Div. nets BEF

75

75

75

0

0

Les cours de l’action au 31 décembre reflétèrent également ces bons résultats :

 

Cours au 31/12

1945

1946

1947

1948

1949

1950

1951

1952

1953

1954

1955

En BEF

2.020

1.575

900

615

1.400

2.880

3.650

3.340

3.910

6.000
Avant attribution
2.790
Après attribution

Cours extrêmes

1956

1957

1958

1959

1960

Max. en BEF

2.920

2.760

1.729

1.250

770

Min. en BEF

2.340

1.385

1.135

668

200

Après 1960

En 1962, à la suite de la cession de l’ensemble de ses activités au Congo à la société de droit congolais La Biaro, la société belge prit la dénomination de Société de Développement et de Financement d’Entreprises Agricoles et Commerciales en abrégé « Agridec » ; son objet social fut modifié comme suit :
 
Son objet social principal fut:
 
  1. Tant en Belgique et à l’étranger, la gestion d’entreprises agricoles et toutes opérations en rapport avec l’agriculture et l’industrie des produits agricoles et dérivés ;
  2. Toutes études et prestations à caractères techniques, commerciales, administratives ou autre, de nature à promouvoir le développement de toutes entreprises agricoles ou traitant les produits de celle-ci ;
  3. Le commerce sous toutes ses formes, de produits provenant d’entreprises agricoles et de marchandises qui leur sont destinés, la prise de participation dans toutes affaires agricoles, industrielles et commerciales (21-(1963 T3)-2819 et 2821).
 
L’Agridec fournissait à sa filiale congolaise toute l’assistance technique dont elle avait besoin sur le plan administratif, technique et commercial et ce jusqu’aux mesures décrétées le 30 novembre 1973 par le Chef de l’Etat zaïrois (zaïrianisation), tous les biens furent repris par l’Etat qui les mit, le 11 janvier 1974, à la disposition de l’Office du Caoutchouc Naturel (21-(1974 T3)-1858).
 
Par la suite, l’Agridec changea d’orientation et deviendra une société à portefeuille pour devenir plus tard une société d’investissements immobiliers et mobiliers, plusieurs modifications de capital et échanges de titres furent procédés.
 

Offre Publique d'Achat

 

Le 27 avril 2007, la FIBP, filiale de Fortis Assurance Belgique, lança une OPA au prix de 204 Euros sur tous les titres Agridec, une offre de reprise fut clôturée le 30 mai 2007 ; le titre Agridec fut radié de la Bourse de Bruxelles (Echo de la Bourse du 5 mai 2007).

l'offre de FIBP s'est soldée par l'acquisition de 333.125 de Bruxelles. SUEZ -

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